paperasse
paperasse

La langue portugaise compliquée de l’administration

Par

L'administration aime parler un "beau portugais". C'est très bien dans des romans et des poèmes, un peu moins quand il s'agit de se faire comprendre.


Cette langue littéraire se retrouve souvent dans les journaux ou dans le langage oral d’une certaine « élite » (ou qui croit l’être). Ampoulée, alambiquée, elle ne convient pas à la grande majorité des portugais.

Courrier de l’administration

Pour illustrer mes propos, je vous propose de lire un courrier adressé au parent d’un enfant. Il s’agit d’un courrier émanant du Service National de Santé.

Courrier du SNS

Voici la traduction :

Objet : programme de dépistage de la santé visuelle infantile de la Région Nord – Résultat de l’Examen.
Chère Madame, cher monsieur :
Dans le cadre du Programme de dépistage de la santé visuelle infantile, nous venons l’informer que l’examen effectué a eu le résultat de Négatif, sans critères pour être référencé en ophtalmologie.

Compliqué non ?

Une version plus simple aurait été :

Objet : Résultats du dépistage des maladies des yeux de votre enfant

Chère madame, cher monsieur,

Dans le cadre du programme de dépistage des maladies des yeux des enfants, nous venons vous informer qu’aucune maladie de l’oeil a été trouvée chez votre enfant.

Oui, c’est moins joli, mais là, je pense que tout le monde comprend instantanément.

Prose de l’administration

Le Portugal a toujours été un pays de poètes, pas tellement de pragmatiques. Si une révolution culturelle devait être accomplie, elle passe sans doute dans la manière dont les portugais communiquent entre eux.

Plus simple, plus rapide, plus efficace. Qui a envie de réfléchir à ce qu’il a lu plus de dix secondes, lorsque le seul message à comprendre est a priori très simple ? C’est ici que réside encore l’un des derniers bastions de la lourdeur administrative portugaise.

Qu’en pensez-vous ? Faut-il sacrifier la poésie administrative en faveur de son efficacité ?


A lire aussi

×