Energie à partir de vagues : des pelamis au Portugal
Energie à partir de vagues : des pelamis au Portugal

Energie à partir de vagues : des pelamis au Portugal

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La première centrale de production d’électricité à partir de vagues exploitées commercialement au monde vient de voir le jour au Portugal, non loin de la ville de Povoa de Varzim, dans le nord du pays. C’est le Aguçadora Wave Farm. Près de 9 millions d’euros ont été déboursés pour pouvoir installer les trois pelamis qui vont générer les 2,25 MW de la « ferme à vagues ». De quoi alimenter 2200 maisons et économiser 2000 tonnes de CO2 par an ! C’est l’équivalent d’un générateur éolien (la technologie a donc encore des progrès à faire…).

Logo Pelamis Wave Power

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L’investissement devrait d’ailleurs grandir très rapidement, avec l’acquisition de 28 machines qui pourront générer 525 MW, pour un coût de 70 millions d’euros. Les pelamis, du nom d’un serpent de mer, sont des machines en forme de serpent de 150 mètres de long sur 3,5 de largeur qui permettent de produire de l’énergie à partir de simples vagues, grâce aux mouvements des différents corps qui composent la machine.

Pelamis à Aguçadora
Pelamis à Aguçadora

C’est une énergie renouvelable, contrairement aux énergies fossiles, non polluante, et à la portée de la grande majorité de l’humanité, qui vit sur le littoral. Les pelamis ont été développés en Écosse par l’entreprise Pelamis Wave Power Ltd (connue auparavant sous le nom de « Ocean Power Delivery »), avec les premiers tests concluants en 2004.

Logo energias de Portugal EDP

Logo energias de Portugal EDP

Le Portugal mise énormément sur les energies propres, et devient un acteur mondial de premier plan. La création du consortium « Ondas de Portugal », qui développe des projets expérimentaux dans l’énergie des vagues en est un exemple. Le consortium, de capitaux portugais (Energias de Portugal EDP à 45%, Efacec à 20%) et australiens (Babcock & Brown via leur filiale portugaise Enersis, 35%) se positionne comme une entreprise innovante. L’autre exemple, c’est que 35% de l’électricité produite par Energias de Portugal, (plus connue sous ses initiales EDP) provient d’énergies propres, et est devenue la 4ème plus grande entreprise au monde du secteur éolien, avec l’acquisition de l’entreprise américaine Horizon Energy Wind.

Maintenant, je me pose une question : pourquoi le pays n’a pas une seule centrale nucléaire ? Oui, on peut comprendre l’argument écologique, et la volonté de « faire propre », mais jusqu’à quel point ces énergies sont propres, justement ? Le pays est rempli de barrages et d’éoliennes, ce qui défigure énormément le paysage, et maintenant, on veut également remplir la côte de pelamis (même si c’est à 5 kms des côtes)… Une seule centrale nucléaire produirait la quasi totalité de l’électricité portugaise. Et permettrait à EDP d’arrêter d’acheter de l’électricité aux espagnols, qui la produisent justement à partir de centrales nucléaires proches de la frontière portugaise…

Logo Efacec

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Quoiqu’il en soit, s’ils arrivent à augmenter le rendement des pelamis, le Portugal détiendra une technologie de premier ordre pour ceux qui veulent avoir une énergie écologique sans pour autant (trop) défigurer le paysage, avec un impact somme toute minime. Tiens, pourquoi pas Google, qui envisage justement de mettre une partie de ses centaines de milliers de serveurs en pleine mer, alimentés en électricité par des pelamis… Un brevet a d’ailleurs été déposé en 2007, expliquant comment installer des serveurs sur « un ou plusieurs navires amarrés à un corps immergé à partir duquel l’énergie du mouvement naturel de l’eau peut être récupérée et transformée en électricité et depuis lequel de l’eau peut être pompée pour évacuer la chaleur ».

Quelques informations supplémentaires sur le fonctionnement des pelamis en vidéo :

Cette vidéo a été publiée par Greenpeace (c’est dire si c’est écolo comme technologie).

La suivante montre un pelamis en action.

Impressionant… :) Allez, faut que ça marche tout ça !


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